Rallye National en Bordelais
Date : du 9 au 11 Mai 2024
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Histoires d’eau et de vin
Bordeaux
Bordeaux est une ville magnifique que nous prendrons le temps de visiter. La capitale de la Nouvelle Aquitaine est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO et possède, en France, le plus grand nombre de monuments historiques classés, après Paris.
Bordeaux fut, au Moyen Âge, le plus grand port d'Europe et connut des périodes d’expansion considérable aux XVIIIème et XIXème siècle. Appelée jadis la belle endormie, la cité s’est réveillée à la fin du XXème.
Bordeaux c’est aussi le vin. Nous « mangerons au château » comme on dit ici.
Mais Bordeaux est entourée d’eau. Nous remonterons l’estuaire de la Gironde jusqu’à l’océan.
Nous terminerons le périple avec une visite de la ville en passant par le Bassin des Lumières (toujours l’eau).
Nous avons privilégié partout l’aspect culturel.
Ce rallye est réservé aux membres du club, pour toute information complémentaire contacter le secrétaire qui transmettra.
Le petit compte rendu illustré du rallye...
Mercredi 8 mai : Les retrouvailles
C'est sous un magnifique soleil que les équipages, après avoir traversé la France, bravé le trafic de ce week-end prolongé, la pluie, débarquent en fin d'après midi à Bruges, proche banlieue de Bordeaux, ou nous attendent nos organisateurs locaux. Le parking de l’hôtel se remplit rapidement et nos anges gardiens sont déjà au travail un ressort de boite de Languedoc ayant décidé de se faire remarquer... Les AM2 et AM80 de 1932 seront les doyennes de cette édition, les 47 équipages étant présents le rallye peut commencer.
Les discutions vont bon train mais le président sonne le rassemblement un verre de Crémant de Bordeaux en main. Après le traditionnel mot d'accueil du délégué régional organisateur du rallye et du président nous avons pris notre premier repas au restaurant de l'hôtel.
Jeudi 9 mai : Les vignobles de Saint-Emilion
L'étape du jour tenait plus du parcours initiatique avec le Saint-Emilion en fil conducteur que d'une course automobile. Après avoir franchi le pont Chaban-Delmas sur la Garonne nous rejoignons le pont Gustave Effel de Cubzac-les-Ponts tristement célèbre pour son bouchon sur la route du Sud-Ouest lors des vacances d'été. L'itinéraire choisi nous permet de traverser le vignoble du Fronsadais et ses belles demeures telle que le Château La Rivière.
Vient alors la traversée de Libourne pour rejoindre enfin les vignobles de Pomerol où se trouve notre première destination de la journée : le Château Haut-Chaigneau. Situé sur la commune de Néac dans l’appellation Lalande de Pomerol, ce château est la propriété d’un oenologue reconnu qui propose pour notre Rallye, outre la visite des installations, la dégustation d’une sélection de vins de la propriété autour d’un repas découverte.
Après cet excellent repas il nous faut reprendre la route car notre guide nous attend à Saint-Emilion pour la visite de l’église troglodyte.
Situé sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, Saint-Emilion est riche d’un patrimoine historique et architectural qui mérite bien une découverte approfondie, même si, déjeuner et chaleur aidant, certains préfèrent une petite sieste dans le parc ombragé mis à notre disposition pour garer nos merveilleuses montures.
Le chemin de retour nous fait traverser les vignobles de l’Entre-deux-Mers pour rejoindre la métropole par des routes plaisantes et ombragées, avant de nous mêler dans la circulation de Bordeaux pour rejoindre l’hôtel, le repas du soir et un repos bien mérité.
Vendredi 10 mai : Le Médoc, terre de vin et d’eau
Destination Fort Médoc, lieu de notre première halte.
Même si certains équipages ont «jardiné» pour retrouver le bon itinéraire, c’est à l’heure et au complet que nous nous présentons pour la visite guidée de Fort Médoc. Après avoir pris la pose pour notre photo de groupe, nous découvrons ce fleuron de l’architecture militaire. Vauban y a déployé tout son savoir-faire afin de couvrir le plus large estuaire d’Europe. Le verrou complet se compose sur la rive gauche, de la batterie du Fort Médoc (à Cussac-Fort-Médoc), objet de notre visite. Sur la rive gauche, en reconvertissant le site du Château des Rudel et en faisant déplacer une partie de la ville de Blaye, Vauban construisit une vaste place forte, la Citadelle de Blaye. Pour parachever ce dispositif, une batterie circulaire est érigée sur l’île Paté, le Fort Paté, couvrant ainsi la partie centrale de l’estuaire. Les trois positions permettent dès lors grâce à leurs tirs croisés de couvrir toute la largeur de l’estuaire. Réputé infranchissable, il ne sera jamais mis à l’épreuve. Depuis 2008, cet ensemble est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et est intégré au Réseau des Sites Majeurs de Vauban.
Reprenons la route pour rejoindre Talais, un village médocain proche de Soulac-sur-Mer. C’est par la D2, la route des châteaux qui dessert les plus prestigieuses propriétés du Médoc que nous descendons vers Soulac en longeant la Gironde. Nous traversons alors plusieurs villes aux noms enchanteurs, Margaux, Pauillac, Saint-Julien, Saint-Estèphe, aux bâtisses qui attirent les photographies par leur architecture harmonieuse.
Je vous avoue que rester concentré sur la conduite est difficile tant le nom des villages traversés est évocateur !
L’activité principale de Talais fut longtemps l’ostréiculture dans l’estuaire de la Gironde et c’est aussi un plat d’huîtres qui nous attend au Port de Talais. Mais nous étions tout d’abord attendus à la Mairie par Monsieur le Maire, un érudit et un amoureux des camions de pompiers Hotchkiss, qui nous offrit un apéritif d’accueil. Malgré un soleil de plomb, et pour certains un manque d’ombrage, nous passons un agréable moment de convivialité autour du repas avant d’effectuer un saut de puce et de nous rendre à Soulac-sur-Mer.
Après les vignobles et les marais de l’estuaire, c’est donc maintenant la station balnéaire, qui a vu son essor au début du XXe siècle, son front de mer et ses célèbres maisons soulacaises, que nos participants vont pouvoir visiter.
L’heure du retour sur Bordeaux étant laissée à l’appréciation de chacun, nous prenons, pour les plus curieux ou les plus téméraires (peu nombreux malheureusement), le chemin de la Lande et des grandes implantations naturistes de Montalivet. Il est vrai que les «routes» de ce vaste espace de forêt de pins sont dans un état assez médiocre, mais nos montures en ont vu d’autres… et bientôt ce seront les bouchons de fin de journée (retour de la plage ?) qu’il nous faudra affronter. Pour ma part le retour fut difficile, la navigation m'occupant à 100% et la tenu de route de la 411 sur ces routes dignes d'une piste de 4x4 et des ses tôles ondulées saharienne, je vous avoue ne pas avoir eu le temps de contempler le paysage...
En résumé, au cours de cette journée ensoleillée, nous aurons parcouru la plus grande distance prévue au programme de notre rallye avec 220 kilomètres, et nous aurons pu découvrir le Médoc sous toutes ses facettes : ses vignobles qui font toute sa renommée, mais aussi ses plaines alluviales fertiles, anciens marécages drainés, sa façade atlantique et son activité balnéaire, et ses forêts de pins.
L'arrivé tardive à l'hôtel pour certain (J'ai été trop optimiste sur la vitesse moyenne de mon 4 cylindres de 1935) à limité les papotages d'avant repas.
Samedi 11 mai 2024 : Bordeaux, la ville
En ce samedi matin, dernière journée du rallye, notre premier rendez-vous n’est prévu qu’à 10h, il fait très beau, la journée promet d’être très chaude. Une chance que nous n’ayons que très peu de distance à parcourir, la circulation à Bordeaux peut parfois être problématique. Je décide de me faire conduire par Roger dans son Artois afin de tester le confort d'une "moderne" et de mieux profiter du paysage. Notre première étape de la journée nous emmène tout près de l’hôtel, à l’ancienne base sous-marine allemande de la Seconde Guerre mondiale. Là se sont installés «les bassins des lumières», un centre d’art numérique qui présente l’exposition «De Vermeer à Van Gogh». C’est donc dans la fraîcheur et l’obscurité que nous déambulons entre les trois bassins de radoub, où, sur les murs, les oeuvres des peintres Hollandais, Vermeer, Rembrandt, Van Gogh sont projetées et se reflètent dans l’eau sombre des bassins agrandissant la perspective, et nous enchantent par leurs couleurs et l’accompagnement musical.
Ce n’est certes pas comme visiter un musée, c’est vraiment une expérience très particulière où vous semblez vous fondre dans l’environnement de la musique et des oeuvres qui vous entourent. Le rendu en photo est médiocre et si vous appréciez les peintres Hollandais je vous recommande cette inoubliable visite qui vous fera appréhender des oeuvres très connues sous un jour nouveau.
Après avoir goûté à la fraîcheur du blockhaus, et pour rejoindre le restaurant «Le Rive Gauche» pour le déjeuner, nous faisons le tour des quais, rive droite puis rive gauche avant de venir nous aligner sur le Quai des Chartrons, face à la Garonne sous un soleil qui devient écrasant. Une Artois ayant quelques "fuites" nos mécanos auront tôt fait de résoudre le problème avec une assiette en carton et un peu de pâte à joint !
Nous laissons les voitures à l’admiration des passants et touristes qui profitent des berges de la Garonne, un lieu de promenade très couru à Bordeaux, pour rejoindre le restaurant. Il est installé dans la zone commerciale dite «Quai des marques», ancien quartier des entrepôts du port de Bordeaux réaménagés. Puis, en tramway nous rejoignons le centre-ville où nous attendent les guides de l’office du tourisme pour débuter la visite du vieux Bordeaux. Pendant deux heures nous découvrons les restes de la ville romaine, médiévale, renaissance, la petite et la grande histoire de Bordeaux.
Retour vers l’hôtel pour se préparer pour le repas de gala qui se déroule sous la forme d’un repas-croisière sur la Garonne. Afin que tous puissent profiter pleinement de ce repas de gala, un transport est prévu pour nous emmener sur les quais de la Garonne…
Les bus nous déposent donc sur le quai des Chartrons où nous embarquons à bord du «Sicambre», dont le pont inférieur a été privatisé pour l’occasion. Le bateau largue ses amarres et notre périple sur la «rivière» débute par une dégustation de caviar de Gironde offert par l’un de nos sponsors, «Sturia». Puis, pour la durée du repas, nous allons naviguer sur la Garonne entre le Pont d’Aquitaine et le Pont de Pierre, admirer les quais de Bordeaux et déguster un excellent repas arrosé par un Saint-Estèphe «Largilus du Roy», offert par un viticulteur ami de notre délégué régional. La nuit tombe sur Bordeaux, et en descendant du Pont de Pierre nous pouvons admirer une dernière fois la place de la Bourse sous ses éclairages avant de venir accoster pour le débarquement et le retour vers l’hôtel.
Dimanche 12 mai 2024 : Le départ...
Un petit déjeuner ensemble, quelques discussions sur le parking, on confronte les itinéraires choisis, et il est déjà temps de dire au revoir à ceux que nous connaissions déjà, mais surtout à tous ceux que nous avons eu plaisir à découvrir à l’occasion de ce Rallye, en espérant que la route leur sera favorable. Sur nos 47 équipages, certains sont venus de l’extérieur de nos frontières, nos amis suisses, Hollandais ainsi que nos amis venus spécialement du Portugal pour conduire une des deux Monceau présente. Comme d'habitude nos montures ont prouvées leur robustesse et fiabilité : Un ressort de cassé, une membrane de pompe à essence percée, un pointeau de carburateur coincé.
Un grand merci aux organisateurs qui nous ont permis de découvrir d'une autre façon cette belle région. Les seules imperfections que je note ne sont pas dans l'organisation mais dans l'état de certaines routes digne du Paris Dakar...
Notre prochain rallye national 2025 se prépare déjà, il se déroulera dans une région qui fut trop délaissée par nos précédents rallyes mais, chut ! C'est un secret !
R.C.